mardi 17 avril 2012

MUSIQUE. Otis Taylor's contraband. OTIS TAYLOR. (Tetarc. Socadisc).

Voici un nouvel album de monsieur Otis Taylor, peut-être l'un des derniers bluesmen à pouvoir encore apporter quelque chose à cette musique qui est trop souvent devenue un tremplin pour guitar heroes en mal d'inspiration depuis que les anciens ont disparu. La chapelle est aujourd'hui hermétiquement fermée et il n'est pas rare d'entendre dire qu'Otis Taylor ne fait pas du blues par ceux qui s'adonnent laborieusement à la copie conforme d'une musique qui est à l'opposé de cette démarche. Pourtant le bonhomme n'oublie pas les racines, on pourrait même dire qu'il les connaît mieux que quiconque puisque sa musique emprunte à l'ensemble des musiques afro - américaines depuis les worksongs jusqu'au funk en passant par les traditionnels string bands. Il ne dédaigne pas non plus la country ni le folk et va jusqu'à s'inspirer des musiques africaines qui font partie des fondements du blues. Devant l'incompréhension des colleurs d'étiquettes, il a fini par s'en coller une lui-même: la pochette de son album Below the fold est ornée d'un tampon sur lequel est écrit " Certified Trance Blues". Otis Taylor est donc devenu l'inventeur d'une nouvelle musique!
Contraband est à l'image de ses autres albums, des textes intelligents et bien écrits qui parlent d'inégalités, d'exclusion, de guerres, de discriminations raciales et parfois... d'amour, sur une musique hypnotique et envoûtante,  une musique sombre, mélancolique et souvent minimaliste, bref ... du blues, n'en déplaise aux puristes aigris!
Cet album n'a qu'un seul défaut, sa pochette!

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