dimanche 21 avril 2013

PEINTURE. FRANCISCO BORES.

Né le 6 mai 1898 à Madrid, Francisco Bores est décédé le 10 mai 1972 à Paris. Après des études à l'Académie de Cecilio Pla il participe aux salons officiels de son pays avant de gagner Paris en 1925. Il y rencontre Picasso et Juan Gris, précurseurs du cubisme. Il est dans un premier temps très influencé par le tavail de Juan Gris, même s'il sait garder sa propre personnalité. En 1927, il établit ses premiers contacts avec les marchands d'art et les galeries et signe son premier contrat avec la galerie Percier. Un article dans la revue Cahiers d'art lui ouvre des portes et l'amène à faire la connaissance des poètes et des artistes qui comptent dans le milieu culturel de l'époque: Max Jacob, André Breton, Aragon, Man Ray,Paul Eluard... Sa peinture devient moins abstraite après un séjour dans le Midi qui lui donne envie de peindre les paysages et leurs habitants. Il expose de plus en plus et, en 1931, la galerie Georges Bernheim lui organise une exposition individuelle à Paris. Sa carrière est lancée et ses peintures seront bientôt présentées  aux Etats Unis, au Danemark, au Luxembourg, en Suède et en Suisse.
Travailleur infatigable, le peintre se fait aussi graveur et illustrateur. Il réalisera en 1961 une série de lithographies pour les oeuvres complètes d' Albert Camus et une autre pour des poèmes de Federico Garcia Lorca. Il s'intéresse parallèlement au vitrail et expérimente le stylo feutre pour des dessins très travaillés.
La peinture de Francisco Bores emprunte au cubisme mais va au-delà de ce dernier par son dynamisme. Amoureux de la ligne, l'artiste possède en plus  une palette très subtile. Il est le peintre de l'intimité et de la joie de vivre, un poète de la forme et de la couleur. L'immense succès de ses compatriotes, Picasso bien sûr mais également Juan Gris a certainement quelque peu occulté son talent et nui à sa notoriété. Ceci est d'autant plus dommage que l'artiste a su créer son propre univers, un univers attachant qui mérite que l'on s'y attarde.
 http://franciscobores.com/


vendredi 12 avril 2013

BD. FRED.


Frédéric Othon Théodore Aristidès dit FRED vient de nous quitter à l'âge de 82 ans. Il naît à Paris en 1931. Enfant, il ne cesse de dessiner dans les marges de ses cahiers et dès l'âge de 15 ans il publie des dessins humoristiques dans OK. Étudiant, il dessine pour de nombreuses revues et journaux. Il rencontre Cavanna, Topor, Wolinski, Reiser, Cabu et le Professeur Choron avec lesquels il fonde Hara-Kiri. En plus du journal dont il dessinera près de 60 couvertures, il s'adonne à la BD et publie, entre autres, son premier chef-d'oeuvre Le petit cirque. En 1966, Hara-Kiri est interdit par le pouvoir, Fred se tourne alors vers Pilote et impressionne Goscinny par son imagination débordante. Il crée le personnage de Philémon dont il racontera les aventures en 16 superbes albums. Parallèlement, ne voulant pas être réduit à la paternité d'une seule oeuvre, l'artiste publie régulièrement de nombreux albums dont l'indispensable Le journal de Jules Renard lu par Fred, l'inénarrable L'histoire du conteur électrique ou le splendide L'histoire du corbac aux baskets qui a reçu l' Alph'art du meilleur album au Festival d'Angoulême en 1994. Il avait travaillé sur cet album à sa sortie de l'hôpital psychiatrique où l'avait conduit une grave dépression nerveuse.
L'oeuvre de Fred est d'une rare poésie qui n'a d'égal que son humour décalé et son sens extraordinaire de l'absurde. L' univers de l'auteur ne ressemble à aucun autre, le lecteur passe de la réalité au rêve parfois sans en prendre  vraiment conscience tant le surréalisme en fait intégralement partie. Pas une planche qui n' apporte son lot de surprises. Le dessin acéré, presque minimaliste est reconnaissable au premier coup  d'oeil. Rares sont les créateurs de BD à allier un si grand talent de conteur à un style de dessin aussi original.
Fred aimait écrire et non content de faire ses propres albums, il a travaillé pour d'autres dessinateurs et a signé 35 scénarios de courts métrages ainsi que quelques chansons pour Jacques Dutronc.
A la fin de l'année 2011, il avait subi une opération du coeur qui l'avait fragilisé, il voulait tout de même terminer la série de Philémon avec un ultime album dont il avait déjà dessiné les premières pages. Le train où vont les choses est sorti le 22 février 2013, un peu plus d'un mois avant son décès survenu le 2 avril.