dimanche 30 juin 2013

SCULPTURE. OUSMANE SOW. Musée des Beaux Arts et Citadelle. Besançon.

Ousmane Sow est né à Dakar en 1935. A la mort de son père, il décide de partir à Paris (1957) sans un centime en poche. Il vit de petits boulots. Sculptant depuis sa plus tendre enfance, il rêve de suivre l'enseignement des Beaux Arts, mais faute de moyens financiers, il devient kinésithérapeute. Il sculpte en autodidacte pendant ses heures de loisirs. En 1984, il repart au Sénégal et ouvre un cabinet privé avant de se consacrer entièrement à la sculpture l'année de ses 50 ans.
Sa technique très personnelle est alors au point. Il construit des armatures faites de métal, de paille, de toile de jute et de matériaux divers. Il fabrique une pâte composée de terre, de minéraux, de végétaux et d'autres produits qu'il garde secrets. Cette pâte macère pendant des mois avant de pouvoir être utilisée pour recouvrir les armatures et être  modelée.
Ousmane Sow expose pour la première fois en 1988 une série maintenant célèbre intitulée Nouba. Sa carrière est aussitôt lancée. Il expose dans le monde entier ses séries dont la retentissante Little Big Horn, hommage aux Amérindiens. L'homme est toujours au centre de son oeuvre et l'artiste exécute un  grand nombre de séries consacrées à différents peuples africains: Masaï, Peulh et Zoulou.
Des bronzes ont été tirés de ses sculptures originales : La danseuse aux cheveux courts, Lutteur debout, La mère et l'enfant, Victor Hugo, Sitting Bull etc. mais ses oeuvres ne sont jamais aussi vivantes qu'à l'état brut. Ne dit-il pas lui-même que la matière le rend aussi heureux que la naissance de la sculpture?
L' artiste se veut raconteur d'histoires et ces histoires, il les raconte avec ses statues souvent monumentales qui doivent être en mesure d'être comprises par tout le monde, c'est pourquoi il reste résolument figuratif. On ne peut néanmoins parler de naturalisme et encore moins d'anecdotisme. "Je représente l'homme, c'est tout. Je laisse les images naître d'elles-mêmes" dit-il humblement. Peut-être, mais quelles images!
Vous pourrez les découvrir du 15 juin au 15 septembre à la Citadelle et au Musée des Beaux Arts de Besançon (25) qui ont rassemblé toutes les oeuvres appartenant encore à l'artiste, avant qu'elles ne rejoignent le Musée des grands hommes que Ousmane Sow est en train de construire à quelques kilomètres de Dakar. Comme un bonheur ne vient jamais seul, la série des Grands hommes sera présentée pour la première fois en France.
Site officiel Ousmane Sow: www.ousmanesow.com
Musée de Besançon: www.musee-arts-besancon.org







jeudi 20 juin 2013

MUSIQUE. The Soul of Spain. SPAIN. ( Glitterhouse).



En 1995, Spain était l'un des premiers d'une vague de groupes à concocter une musique mélancolique, cotonneuse et lascive. Il sortait  alors un album magistral, The Blue moods of Spain, une merveille que l'on a écoutée régulièrement jusqu'à aujourd'hui sans jamais se lasser. Le groupe était formé autour de Josh Haden, auteur, compositeur, chanteur et bassiste, fils du célèbre contrebassiste de free jazz Charlie Haden. Deux albums suivront qui, bien que très honnêtes, n'atteindront pas les sommets d' émotion du premier. Il faut dire que la barre était placée très haut. Après des divergences avec sa maison de disque, le groupe se sépare (2001). Haden enregistre un album solo afin de clore le contrat. Pendant de nombreuses années il travaillera avec d'autres musiciens, tout en composant ses propres chansons. C'est en 2007 qu'il commence à songer sérieusement à reformer Spain. Il le fait avec de jeunes musiciens: Daniel Brummel (guitars, vocals), Randy Kirk (piano, Hammond organs, electric guitar) et Matt Mayall (drums and percussion). Surprise, le nouveau groupe retrouve la magie de The Blue Moods of Spain  dix sept ans après la parution de celui-ci : une musique intemporelle, introspective et hypnotique. La nouveauté vient de deux morceaux plus nerveux  pour ne pas dire plus "rocks", Because you love et Miracle man. Espérons que nous n' attendrons pas dix ans avant la sortie du prochain album, même si celui-ci devrait nous faire vibrer encore quelques saisons.
Spain a vraiment retrouvé son âme.