vendredi 30 janvier 2015

MUSIQUE. SISKIYOU. NERVOUS. (Constellation Records).

Nous l'attendions depuis si longtemps ce troisième album de Siskiyou que nous  étions bien décidés de nous contenter de peu, pourvu que nous puissions entendre la voix de Colin Huebert sur de nouvelles compositions. Peu après la sortie du magnifique Keep Away The Dead, le musicien est tombé malade et le groupe a annulé toutes ses dates de tournée. Colin Huebert souffrait d'une maladie éprouvante pour tout un chacun mais catastrophique pour un musicien: une infection de l'oreille interne qui le faisait énormément souffrir, lui déclenchait des crises d'angoisse et le rendait parfois sourd. Siskiyou a dû s'adapter à ce lourd handicap et a changé sa façon de travailler. Le groupe a donc enregistré à très bas volume  pour limiter les souffrances de son chanteur et principal compositeur. La facilité aurait été d'opter pour le minimalisme, le collectif a pourtant décidé d'aller à l'opposé de ce qui aurait paru raisonnable! Des collègues ont été invités (entre autres Colin Stetson au saxophone, Andrew Lee à la guitare électrique, Andrew Rasmussen au piano et Owen Pallet au violon), la production a été étoffée, les arrangements enrichis et le groupe a poussé plus loin certaines idées qui n'étaient qu'esquissées dans les deux premiers albums. Le résultat est une indéniable réussite, un album envoûtant dont chaque morceau apporte son lot de surprises. Le virage que vient d'opérer Siskiyou est extraordinaire, il passe d'un folk raffiné  à un rock subtil et tourmenté. Curieusement, après un court moment de surprise, on retrouve très vite l'univers de ce groupe hors du commun, (peut-être aidés par l'étrange voix de Colin Huebert). Il est rare qu'un groupe puisse évoluer à ce point sans se trahir. 
Nous étions prêts à nous contenter de peu alors que nous avons avec Nervous peut-être le meilleur album rock de l'année! 
www.siskiyouband.com
http://cstrecords.com/                    





mercredi 28 janvier 2015

SOLIDARITE. ERRI DE LUCA.

Combattant au côté des opposants à la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, Erri De Luca se voit aujourd'hui même, mercredi 28 janvier 2015, inculpé pour avoir appelé au sabotage de ce projet. Il encourt 5 ans de prison.
Ceux qui connaissent  le passé de l'homme savent bien que ce mot n'est pas pour lui synonyme de violence. Rappelons qu'il a participé à la dissolution du parti d'extrême gauche Lotta Continua dont il était l'un des dirigeants, afin de ne pas entrer dans la clandestinité et dans  l'engrenage de la lutte armée durant Les années de plomb. Mais les préjugés ont la vie dure et il faut se rendre à l'évidence, le projet de cette ligne est devenu un symbole (comme l'aéroport de Notre- Dame- des- Landes). Le gouvernement italien, devant un soulèvement qui va bien au- delà des habitants de la  vallée,  veut affirmer son autorité. Cet acharnement à vouloir défendre un projet coûteux, dangereux et inutile est un déni de démocratie. 
Erri De Luca a déjà déclaré qu'en cas de condamnation il ne fera pas appel : Je défends ma liberté d'expression dans mes livres, je ne le ferai pas devant un tribunal.
Il s'est expliqué sur le sens de ses paroles dans un court essai de 48 pages, La parole contraire (Editions Gallimard): 
L'accusation portée contre moi sabote mon droit constitutionnel de parole contraire. Le verbe "saboter" a une très large application dans le sens figuré et coïncide avec le sens d'"entraver".
Les procureurs exigent que le verbe "saboter" ait un seul sens. Au nom de la langue italienne et de la raison, je refuse la limitation de sens. 
 

On ose espérer que ses juges l'auront lu et que la justice saura faire son travail sereinement.

jeudi 8 janvier 2015

HOMMAGE. CHARLIE HEBDO.

                  CHARLIE VIVRA !



Au revoir CABU, WOLINSKI, TIGNOUS, CHARB, ONCLE BERNARD, HONORE et ELSA CAYAT. 

MUSTAPHA OURRAD, FRANCK BRINSOLARO, AHMED MERABET, FREDERIC BOISSEAU, MICHEL RENAUD.