mercredi 28 janvier 2015

SOLIDARITE. ERRI DE LUCA.

Combattant au côté des opposants à la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, Erri De Luca se voit aujourd'hui même, mercredi 28 janvier 2015, inculpé pour avoir appelé au sabotage de ce projet. Il encourt 5 ans de prison.
Ceux qui connaissent  le passé de l'homme savent bien que ce mot n'est pas pour lui synonyme de violence. Rappelons qu'il a participé à la dissolution du parti d'extrême gauche Lotta Continua dont il était l'un des dirigeants, afin de ne pas entrer dans la clandestinité et dans  l'engrenage de la lutte armée durant Les années de plomb. Mais les préjugés ont la vie dure et il faut se rendre à l'évidence, le projet de cette ligne est devenu un symbole (comme l'aéroport de Notre- Dame- des- Landes). Le gouvernement italien, devant un soulèvement qui va bien au- delà des habitants de la  vallée,  veut affirmer son autorité. Cet acharnement à vouloir défendre un projet coûteux, dangereux et inutile est un déni de démocratie. 
Erri De Luca a déjà déclaré qu'en cas de condamnation il ne fera pas appel : Je défends ma liberté d'expression dans mes livres, je ne le ferai pas devant un tribunal.
Il s'est expliqué sur le sens de ses paroles dans un court essai de 48 pages, La parole contraire (Editions Gallimard): 
L'accusation portée contre moi sabote mon droit constitutionnel de parole contraire. Le verbe "saboter" a une très large application dans le sens figuré et coïncide avec le sens d'"entraver".
Les procureurs exigent que le verbe "saboter" ait un seul sens. Au nom de la langue italienne et de la raison, je refuse la limitation de sens. 
 

On ose espérer que ses juges l'auront lu et que la justice saura faire son travail sereinement.

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