jeudi 4 février 2016

MUSIQUE. ARNO. Human Icognito. (Naïve)

A plus de 66 ans, Arno signe avec Human Incognito l'un de ses meilleurs albums plein de blues poignants, de rocks rugueux et de ballades comme lui seul sait les écrire. 
Toujours lui-même mais toujours différent, celui qui se décrit dans le premier titre comme "an old motherfucker" n'a rien perdu de sa naïveté, de son impertinence et de sa fraîcheur. Il nous chante, en anglais et en français, de sa voix inimitable la tendresse, l'amour ou la vieillesse, des chansons tantôt surréalistes, voire absurdes, tantôt mélancoliques ou douces-amères et c'est un vrai bonheur. On n'avait pas entendu un album aussi organique depuis longtemps. Arno s'est débarrassé des synthés et autres machines pour ne garder quasiment que les instruments fondamentaux du rock, une guitare, une basse et une batterie. Produit par John Parish, Human Incognito a été enregistré en une semaine pour, comme le dit son auteur " éviter de trop penser". Chaque morceau va à l'essentiel et ne laisse pas la place aux fioritures superflues. On est avec cet album dans l'essence même du blues et du rock. Alors non, ce n'est pas la révolution mais un sacré bain de jouvence dans un milieu aujourd'hui bien plus préoccupé par le marketing que par la qualité de la musique. Arno est plus que jamais indispensable, sa liberté d'esprit aussi.

             Le site officiel:   www.arno.be  musique, bio, dates de concerts...

En marge de ce superbe album, Le Zig! ne peut pas passer sous silence un événement qui l'a choqué. Voyant par hasard qu'Arno était invité dans l'émission fourre-tout "On n'est pas couché", émission dans laquelle trop souvent les clowns se mêlent de politique alors que les politiques font les clowns, il décide de regarder le lendemain en replay de façon à ne pas perdre son temps à écouter pérorer des pseudo journalistes plus occupés à faire leur show et à se mettre en valeur qu'à comprendre les invités. Avance rapide jusqu'à l'interview... et là, spectacle lamentable! Une jeune femme imbue de sa petite personne parle à Arno comme certains parlent à un attardé mental ou à un gamin de six ans, allant jusqu'à lui demander s'il comprend ce qu'elle dit! Comment peut-on être aussi irrespectueux, comment peut-on faire son métier aussi mal ? D'accord, Arno peut sembler étrange, d'accord, c'est vrai qu'il vit dans son monde mais avant de poser des questions, on se renseigne: on peut, par exemple lire la très bonne bio de Gilles Deleux "Arno.Un rire et une larme" (Ramsay) et regarder le très beau film de Marc Dixon "Arno: Comme les hommes". Cela aurait certainement évité à cette dame de se ridiculiser car (s'en est-elle rendue compte?) ce n'est pas Arno qui a été ridicule, c'est elle qui a été pitoyable.
On n'ose pas imaginer quelle aurait été sa réaction si elle avait été amenée un jour à interviewer Bukowski ou Anthonin Artaud! 
  Dire qu'Arno voudrait vivre "dans un monde sans chichis où les cons ne font pas de bruit" !

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